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« C'était le silence complet sous le ciel nocturne. Même le vent était tombé. J'ai parlé doucement, juste un murmure, mais je savais que tous m’entendaient. »

Les âmes vagabondes - Stephanie Meyer

Le silence est complice de l’ignorance, de la solitude, de la peur, de la violence.

Le bruit amène la vie, qu’il soit un cri, un chant, un bruissement, un chuchotement, un murmure.

Donner la parole, permettre l’expression, redonner vie à des personnes dont la quête s’est faite dans le silence, la peur, l’ignorance. La quête du soi, du moi, de son identité, pour soi et vers soi est un cheminement intérieur vers l’extérieur.

Nous cherchons tous à exprimer qui nous sommes et nous avons tous besoin de nous dire aux autres. Murmure(s) est un documentaire de création dont le but est de rendre audible les témoignages de personnes de Martinique sur leur quête de leur identité de genre.

 

Les notions de transidentité sont très peu abordées aux Antilles, pour bon nombre de personnes il s’agit de non-sujets, de « problèmes de blancs » ou encore... du diable. Je n’ai pris que récemment conscience du fait que j’étais concerné et lorsque j’ai essayé d’en parler autour de moi j’ai découvert à la fois de l’ignorance et du rejet, puis du désintérêt. Malgré certaines personnes ouvertes, compréhensives, qui ont accepté, ce sont les réactions négatives qui ont pris le plus de place. Au départ, je suis évidement allé vers les personnes de mon entourage les plus ouvertes d’esprit, celles qui étaient les plus susceptibles d’avoir une réaction positive et j’ai été déçu et surpris de voir à quel point certaines réactions pouvaient être égoïstes, insidieusement violentes et négatives.

Et c’est là que quelqu’un m’a dit : « Ça n’existe pas ici; on n’a pas ce genre de problèmes ici ». Cela m’a fait un choc, j’ai réalisé à quel point le problème était vaste. À quel point les personnes qui n’étaient pas cisgenres étaient seul.es. À quel point j’étais seul.

J’ai d’abord décidé de prouver que je n’étais pas seul avec un petit questionnaire (cf. annexe1). Puis, au travers de mon propre cheminement, mes propres recherches, j’ai constaté que même si les personnes trans existent en Martinique, la société ne leur laisse pas de place. Tout ce qui est différent est caché, tout ce qui sort de la norme est rejeté. Des modèles et des « castes » sont bien définis sur le territoire et ce qui sort du cadre doit être corrigé ou caché.

J’ai décidé d’en faire un documentaire en mettant en valeur les parcours de personnes trans en Martinique. Mais pas que.

Normaliser nos existences. Montrer qu’il n’y a rien à corriger ou à cacher.

Créer une place dans la société pour nos identités.

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